Histoire du cyclotourisme

, par  Loanne , popularité : 17%

Le cyclotourisme, c’est d’abord et avant tout le tourisme à bicyclette. On ne peut séparer les deux volets de cette activité qui relève avant tout des loisirs et est très éloignée, à son origine, de toute pratique compétitive.

Celui qui pratique cette activité est un cyclotouriste.

Le cyclotourisme consiste à découvrir des sites, des paysages, des lieux où aller à la rencontre des populations en utilisant le vélo comme moyen de locomotion.

Le cyclotourisme peut se décliner, selon la distance couverte, la durée du voyage et le type de matériel embarqué.

La randonnée consiste en un trajet d’une journée ou d’une demi journée (le cyclotouriste pouvant alors aussi être appelé randonneur cycliste, la tendance étant ici plus sportive). Il ne nécessite pas de matériel particulier, à part de quoi réparer une crevaison, de quoi boire et manger.
Cyclotouriste dans le désert d’Atacama, au pied du volcan Licancabur.

La longue randonnée permet de faire une boucle de plusieurs centaines de kilomètres avec un équipement de camping (cas du cyclo-campeur) et de réparation plus complet. Des vêtements spéciaux sont aussi à prévoir, pour faire face aux aléas météorologiques. On peut ainsi faire le tour d’un pays au plus près de ses frontières, ou rallier une ville distante en traversant un ou plusieurs pays. On peut aller jusqu’à faire le tour du monde à bicyclette, en prévoyant un matériel important pour pouvoir notamment réparer (presque) tout type d’avarie en toutes circonstances.

Les brevets Audax cyclistes permettent de parcourir de longues distances (à partir de 100 km) en groupe et à une vitesse régulée par des capitaines de route.

En France et en Europe continentale, un réseau de voies réservées, appelées véloroutes ou voies vertes, est en cours de mise en place pour faciliter les liaisons interurbaines à l’intention des cyclotouristes. Ces voies sont spécialement aménagées pour la pratique du vélo à l’écart des grands flux de circulation motorisée, tout en empruntant des itinéraires touristiques et en donnant accès à des équipements dédiés au tourisme : zones de loisirs, campings, commerces…

Les retombées économiques de cette pratique paraissent suffisantes aux collectivités locales pour qu’elles prennent en compte le développement de ce type d’équipements, même si parfois les critiques et les encouragements des associations d’usagers permettent d’accélérer les choses.

Paul de Vivie dit Vélocio est sans doute un personnage incontournable du cyclotourisme. À la fois théoricien et organisateur, on le voit sur les vélocipèdes des frères Gauthier à Saint-Étienne dès 1881, avant d’être l’un des premiers utilisateurs des vélos dits de sécurité.

La revue Le Véloce-sport, fondée en 1885, publie notamment des circuits de randonnées à vélo. On peut lire par exemple en 1889 le descriptif d’un parcours entre l’Aude et les Pyrénées-Orientales, allant de Quillan à Caudiès-de-Fenouillèdes. Bien que décrit comme pittoresque, le trajet exige, avec les vélos de l’époque, de descendre fréquemment de selle1.

En 1896 commencent à se former dans la région de Saint-Étienne des rassemblements des premiers fervents (plutôt des hommes, en général des notables, mais il arrivait qu’une femme puisse y participer). Ces pionniers fondèrent l’École Stéphanoise. Débutent alors les premiers excursions (Lyon-Nice en moins de 24 heures).

Certains recherchent alors une forme d’hygiène de vie, relativement stricte pour l’époque, préconisant certains interdits alimentaires… Ceci est loin d’être partagé par tous les disciples de l’École Stéphanoise, qui cependant suivent dans l’ensemble quelques principes, fruits de la longue expérience du fondateur. Ils sont connus depuis 1930 comme les sept commandements de Vélocio.

C’est ainsi qu’à Saint-Étienne, le vélo fut le sport le plus populaire jusqu’à l’émergence de l’AS Saint-Étienne… bien que chaque année, une course portant son nom, la Montée Vélocio, réunisse un millier de cyclistes, partant de la ville pour monter au col de la République (ou col du Grand Bois).